A day trip to the peninsula

A day trip to the peninsula

(i)
The kingfisher doesn’t budge from the wire,
though we kick up gravel dust with our wheels, though
we sound like a thousand buffaloes.

Never having heard a thousand buffaloes, but familiar
with traffic on that unsealed road which borders its lagoon,
the kingfisher does not swivel its head.

Its one concern is for the water. Tide-filled, serene,
everything is doubled: boatshed, wire and kingfisher
in perfect symmetry. Nothing moves

in the lagoon, or nothing upon which the kingfisher cares
to comment. It’s so mild it’s difficult
to believe this is the first day of winter. The sun

is in the water shining up, and regal fishes
swim across it, and we ungainly drive
into the picture, are reflected in the shallows as we pass.

(ii)
Pūkeko steps out of the verge.
Unhurried, stately, it embarks upon
the dry strip that bisects its wetland territory,
struts across. Blue cloud on stilts
which does not deign to glance.

Pūkeko descends into the opposite ditch,
vanishes. The fringes close, not
as bead curtains or macramé tassels
swish, but as a door to which we have
no key, no word, no code. Pūkeko walks on.

(iii)
A hawk flies out of the hillside and swoops
over the ground we stand on. Slow, and low,

cumbersomely braking, dropping back
from swift to first, trundling its shadow

like a taloned plough across the paddock,
crooning the soil: come, soar.

We see flight feathers flare
and adjust, could stroke

the soft stripes on its underbelly. Hawk
takes in the fact of us. Hawk

sweeps on. Its eye is tacked to the grass,
to the story written in it. Something about

small creatures startled out of hiding;
something scribbled in a shiver.

(iv)
We park under the old man pines, and cross the stile.
Needles shift underfoot         then sand. The track

narrows and ascends the dune. The lupins
are green and winter-soft. They don’t scratch

where we fumble through. They have forgotten
their high-heat pod-snap      and we have forgotten

this roar     always we forget       always we become
muffled.  But this reverberation    bone-rumble    then we crest

and there’s the sight of it: salt-haze over the surf,
the breakers in coil and spritz      sand curve gleaming.

Loud. We walk into the din and light of it.

(v)
Our skins with the day still on them tingle
in the sheets. Interstitial, hovering, the road
rocks the bed. Something about reeds,
barely shifting, something about a jewel-blue
cloud, something about a wide
sky, wade. Something about close
and closing, a line stretched over the lagoon.
Soar, light on water. Something about shiver.

Our salts prickle in their rivulets.

Une journée sur la péninsule

(i)
Le martin-pêcheur reste sur le fil
alors même que nos roues soulèvent de la poussière, alors même
que nous faisons le bruit de mille buffles.

N’ayant jamais entendu mille buffles, mais habitué
à la circulation sur cette route de terre qui longe sa lagune,
le martin-pêcheur ne tourne pas la tête.

Son seul souci est l’eau. Avec la marée, calme,
tout est double : hangar à bateau, fil et martin-pêcheur
en parfaite symétrie. Rien ne bouge

dans la lagune, ou rien que le martin-pêcheur ait envie
de commenter. C’est si doux qu’il est difficile
de croire que c’est le premier jour de l’hiver. Le soleil

brille dans l’eau, et les poissons royaux
y nagent, et nous entrons maladroitement
dans le tableau, reflétés dans les eaux peu profondes au passage.

(ii)
Pūkeko sort de l’accotement
Tranquille, majestueuse, elle s’engage sur
la bande sèche qui coupe en deux son territoire humide,
se pavane. Nuage bleu sur échasses
qui ne daigne pas jeter un coup d’oeil.

Pūkeko descend dans le fossé opposé,
disparaît. Les bords se referment, non
comme des rideaux de perles ou des pampilles en macramé
bruissent, mais comme une porte dont on n’a
ni clé, ni mot, ni code. Pūkeko poursuit son chemin.

(iii)
Un faucon s’élève de la colline et survole
le terrain où nous nous trouvons. Lent, et bas,

freinant lourdement, repassant
de cinquième en première, traînant son ombre

comme une charrue à serres à travers l’enclos
fredonnant la terre : allez, envole-toi.

Nous voyons les rémiges s’écarter
et s’ajuster, on pourrait caresser

les stries blanches et douces de son bas-ventre. Faucon
capte notre présence. Faucon

file. Son oeil est collé à l’herbe,
à l’histoire qui y est écrite. Une histoire de

petites créatures surprises dans leur cachette ;
une histoire griffonnée dans un frisson.

(iv)
Nous nous garons sous les grands pins et passons la barrière.
Les aiguilles glissent sous nos pieds    puis le sable. Le chemin

se rétrécit et grimpe sur la dune. Les lupins
sont verts et doux l’hiver. Ils n’égratignent pas

quand nous les traversons. Ils ont oublié
les cosses qui éclatent à la chaleur      et nous avons oublié

ce rugissement    toujours nous oublions    toujours nous sommes
assourdis     mais cette réverbération   grondement dans les os     puis nous voilà au sommet

et le spectacle est là : embruns au-dessus du ressac,
brisants qui roulent et giclent    bande de sable qui luit.

Sonore. Nous entrons dans le vacarme et la lumière.

(v)
Nos peaux, encore pleines du jour, picotent
dans les draps. Interstitielle, présente, la route
berce le lit. Une histoire de roseaux,
qui bougent à peine, une histoire de nuage bleu
céruléen, une histoire de
ciel vaste, s’infiltre. Une histoire de
proximité et de clôture, une ligne tendue au-dessus de la lagune.
Lumière en envol sur l’eau. Une histoire de frissons.

Nos sels piquent dans leurs rigoles.

‘A day trip to the peninsula’, was first published in The Yield by Sue Wootton (Dunedin, Otago University Press 2017).
‘Une journée sur la péninsule’, a été publié pour la première fois dans The Yield de Sue Wootton (Dunedin, Otago University Press 2017).